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Hanoï, capitale trépidante et envoûtante

Voilà déjà quelques mois que je voulais partager avec vous mes impressions de voyage. J’ai été durant la première quinzaine d’octobre au Vietnam, plus précisément dans le nord du pays, en compagnie de mon mari. C’était un séjour en tout point génial, qui a réussi à me réconcilier, moi l’urbaine aguerrie, avec les plaisirs de la campagne ! En deux semaines, j’ai eu la chance de prendre le pouls de la trépidante Hanoï, de goûter à la vie simple et champêtre dans un village de la vallée de Mai Chau, de me perdre dans un dédale de rivières et de pics karstiques dans la région de Ninh Binh et enfin, clou du spectacle, de ressentir l’absolue sérénité dans la Baie de Lan Ha et sa fameuse voisine la Baie d’Halong. On se promènera à Hanoï pour le première article d’une série consacrée au Vietnam.

Hanoï Temple de la litterature

Hanoï est souvent décrite comme une capitale à l’atmosphère provinciale. C’est à la fois vrai et faux ! Son centre-ville historique comprend deux secteurs : le quartier des 36 corporations, où se situe la plupart des hôtels et des attractions touristiques, et au sud de l’emblématique Lac Hoàn Kiếm, le quartier des villas coloniales, aux rues plus quadrillées et où se concentrent la plupart des ambassades et des restaurants huppés. Dans ces quartiers, on retrouve effectivement une atmosphère étrange où les rues étroites charrient un flot incessant de motos bruyantes, mais où dans le même temps, les vénérables pancoviers, oriolidés et banians dissimulant des façades abîmées par le temps, procurent au visiteur le sentiment d’arpenter les rues d’une ville qui rechigne à emprunter le train de la modernité.

Hanoï Hanoï

Comme en Chine, il n’est que rarement question au Vietnam de centres-villes musées tirés à quatre épingles. Hanoï n’est pas une ville qui transpire par toutes ses pores l’Histoire et le patrimoine. Il faut s’y faire, ici le passé s’insinue de manière plus subtile, au détour d’une façade détonante dans le chaos des couleurs et des formes, ou d’un figuier centenaire aux racines enchevêtrées, qu’un concours de circonstances a transformé en poteau électrique et vers lequel convergent désormais une quinzaine de câbles. Il y a aussi ces allées ombragées, dans lesquelles l’on s’engage à reculons avant de découvrir une charmante cour, havre de tranquillité choyée de ses riverains. Sans parler des temples (đền), des pagodes (chùa) ou encore les maisons communales (đình), ces lieux de recueillement et de ferveur qui capturent l’âme du Vietnam. Ces sanctuaires sont à la fois hors du temps et profondément ancrés dans le temps puisqu’on y honore les ancêtres, génération après génération.

Hanoï

Nous avons atterri à Hanoï en début de matinée, après un vol sans escale relativement agréable (autant en tous cas que peut l’être un vol de 11h15 en classe économique !). Dès l’arrivée, la moiteur de l’air prend la gorge. La navette s’engage sur une longue autoroute flambant neuve, aseptisée comme peuvent l’être les abords d’aéroports aux quatre coins du monde. La fatigue liée au vol et l’atmosphère brumeuse en ce début de matinée rendent ce moment étrange. Et arrive le moment où la navette franchit le Fleuve Rouge. La traversée de ce large fleuve indiscipliné signifie l’entrée au Vietnam. L’autoroute urbaine pénètre ensuite la ville à l’heure où les Hanoïens se rendent où travail. D’emblée, la densité de la ville saute aux yeux, que ce soit à travers l’architecture ou le flux d’engins à deux roues engagés sur les routes.

Hanoï

Les premiers jours ont été quelque peu gâchés par la pluie, parfois battante. Nous avions opté pour octobre et la région de Hanoï car c’était la période idéale. Malheureusement, la météo n’est pas une science exacte et nous n’avons pas pu échapper à quelques jours de grisaille, ce qui quand on y réfléchit n’est pas totalement illogique dans une ville où il pleut 150 jours par an et où les saisons ne sont pas aussi marquées que dans les climats tropicaux.

La vieille ville en elle-même, un dédale chaotique de rues étroites, où les trottoirs sont à peu près impraticables pour les piétons car squattés par les deux roues stationnées, où les immeubles étroits grappillent quelques mètres-carrés en poussant en hauteur. Ici, en vertu d’une tradition séculaire, les rues se spécialisent par corps de métier. Puisqu’il faut être honnête, les vendeurs de quincaillerie chinoise ont parfois remplacé les ébénistes, les vendeurs de souvenirs un peu cheap aux vanniers, mais au final l’atmosphère demeure profondément unique, assez proche quand on y pense de celle qui règne dans les souks des médinas marocaines où la frénésie commerciale électrise des ruelles grouillantes.

Hanoï Hanoï

La nourriture de rue mérite aussi une mention spéciale. Le Tonkin, dont Hanoï est le chef-lieu, est le pays de la soupe phở, un délicieux bouillon que l’on peut déguster du matin au soir. Hanoï étant réputée pour ses gargotes ouvertes sur la rues, on les déguste en général assis sur des petits tabourets en plastique coloré, dans une ambiance conviviale et bon enfant.

Hanoï Hanoï

Sous la pluie, nous avons découverts les petits temples et sanctuaires qui parsèment la vieille ville : le temple de Bạch Mã, le temple taoïste Quán Thánh au nord du secteur, le temple Ngọc Sơn sur l’île de Jade du Lac Hoàn Kiếm. Les statues de Bouddha et des boddhisattvas sont colorées et arborent des visages réalistes. Les Hanoïens les régalent de dons pécuniaires, de fruits (comme les impressionnantes mains de Bouddha) et, plus surprenant, de friandises chocolatées ou au beurre ! Comme le Golfe du Tonkin est historiquement le fief de l’évangélisation, Hanoï est aussi hérissée de clochers, la plus fameuse étant la cathédrale Saint-Joseph au bout de la rue Lý Quốc Sư.

Hanoï

L’un des temples les plus fameux de la ville est le Temple de la Littérature, un immense complexe confucianiste dédié à l’érudition situé dans le secteur de Văn Miếu, à l’ouest de la vieille ville. Le lieu était malheureusement bondé lorsque nous l’avons découvert, mais à mesure que nous avancions vers le fond du Temple, la foule devenait plus clairsemée et le plaisir l’exploration redevenait intact. C’est ici que la jeunesse étudiante de Hanoï vient célébrer l’obtention des diplômes, le sourire aux lèvres et avec la ferme envie d’immortaliser ce succès dans un cadre emblématique.

Hanoï

De manière générale, il semble que les Vietnamiens accordent une grande importance à la célébration et surtout à l’immortalisation photographique des grands moments de la vie ! Aussi, les sveltes Hanoïennes, vêtues de leur superbe áo dài (élégante robe traditionnelle), posaient aux quatre coins de la ville en compagnie de leurs fiancés, avec un sens certain de la mise en scène romantique.

Hanoï

Enfin, il y a la pagode Trấn Quốc, coincés entre deux majestueux lacs (le Lac de l’Ouest et le lac Trúc Bạch), découverte comme il se doit au coucher du soleil. Corridor après corridor, salle après salle, nous y avons ressenti la ferveur de la foi des Vietnamiens, à une heure où des fidèles psalmodiaient des sutras bouddhistes.

Hanoï

A suivre . . .

Et vous, avez-vous déjà visité Hanoï ? Que vous inspire cette ville à la lecture de cet article ?

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2 Commentaires

  • Reply Djahann

    De bien jolies photos ! ça donne envie. J’adore celle du linge qui sèche, si près de la voie ferrée !

    8 mars 2016 at 20 h 58 min
    • Reply Mounia

      Merci beaucoup Djahann 🙂 Oui, nous avons également été très surpris. Du coup, je me suis demandée si un train passait encore par là tellement la chose me paraissait inconcevable. Après quelques recherches, j’ai réalisé qu’un train passait quotidiennement à cet endroit !

      9 mars 2016 at 10 h 55 min

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