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Lifestyle

J’ai changé de voie et je m’en porte bien

J’aborde aujourd’hui un thème très différent de ceux déjà envisagés dans mes derniers articles. Le blog est ouvert depuis seulement quelques mois et j’avais envie qu’il ne se résume pas à des articles beautés. C’est donc l’occasion de vous parler d’un sujet qui me tient particulièrement à cœur et qui aidera peut-être certaines ou certains d’entre vous qui traversent actuellement une situation similaire à celles que j’ai vécu il y a quelques années.

changer de voie, orientation

J’ai 26 ans, 27 dans trois mois et je suis étudiante en Master 2 Histoire. A ce stade-là déjà, vous devez déjà entrevoir une partie du problème. Vous vous direz, à juste titre, que j’exagère, que je ne suis pas si vieille que ça! Je connais des personnes la cinquantaine passée, ayant décidé de retourner sur les bancs de la fac. Ceci dit, j’ai tellement souvent droit à des regards interrogatifs (moqueurs ?) ou à des questions insistantes, que je pense qu’il est important de pouvoir parler de ce sujet, librement et sans entrave. Les choix qu’on est amené à faire au cours de sa vie peuvent influencer considérablement un parcours, une trajectoire, influence pouvant parfois déborder le domaine concerné initialement par ce choix (les études par exemple). Mais pas de pression, aucun choix n’est irréversible ! D’autant que la vie est longue et qu’un travail épanouissant peuvent bien valoir 2, 3, 4, 5 années d’études supplémentaires (ou plus après tout, pourquoi pas ?).

A 18 ans, en 2006, j’ai obtenu un Bac S dans un lycée français au Maroc. Je me suis alors installée à Paris pour y poursuivre mes études. Je me suis retrouvée inscrite dans une école d’architecture publique. On ne m’y a pas forcé mais mon lycée et ma filière m’y ont poussé indirectement. Trop d’élitisme, trop de pression. Et à dix huit ans, on n’a pas forcément la passion, l’intuition et la lucidité qui imposent un choix d’orientation et derrière une vocation professionnelle comme une évidence. J’y ai passé quasiment quatre ans, malheureuse comme une pierre. Ce n’était absolument pas fait pour moi et les méthodes d’enseignement étaient vraiment difficiles à supporter. Elle se résumaient en un mot : humiliation. Je me suis réveillée un matin, je suis allée en cours et à midi, j’ai décidé de tout arrêter net. Rétrospectivement, je me dis que j’aurais dû arrêter bien plus tôt … mais il est parfois difficile de décider de tout abandonner et de tout reprendre à zéro. Parce que c’est un choix lourd de conséquences et parce qu’il faut le courage d’admettre avoir commis une erreur. Ce fut le choix le plus important mais également le plus judicieux de ma vie.

La société te pousse encore et toujours à garder le même cap et à ne pas dériver  : quand on commence quelque chose, il faut le finir. Eh bien, non, non et non ! Beaucoup de gens se retrouvent coincés leur vie entière dans un job qu’ils détestent car ils n’ont pas osé, étant jeunes ou adultes accomplis, remettre en cause leurs choix. Forcément, quand on a la vingtaine, on a moins de responsabilités (en tous cas rarement celle d’avoir à nourrir une famille), bref, on ose plus. Pourtant, il n’est jamais trop tard pour emprunter la voie de la remise en question et tout recommencer à zéro.

Non, tout n’a pas été parfait, beaucoup d‘interrogations et de doutes m’ont traversé l’esprit. Après l’étape du choix, on passe à celle de l’acceptation. Au départ, on se dit qu’on a bêtement perdu 4 ans de sa vie. Mais au fil du temps, j’ai réalisé que ces 4 ans n’ont jamais été 4 ans perdus mais 4 ans qui m’ont permis de me construire et d’arriver mieux armée dans ma nouvelle voie universitaire, avec des connaissances et des aptitudes que je ne pensais pas avoir en moi. En avançant dans le temps, je me suis rapidement rendue compte qu’autour de moi, mes amis et connaissances de lycée finissaient leurs études et entraient dans le monde professionnel alors que je me débattais encore avec mes partiels de Licence 2. Mais j’ai appris à voir le bon côté des choses : j’ai la chance d’être encore dans une des phases les plus heureuses de la vie de bon nombre de gens. Les études, ce n’est pas si terrible. On ne le réalise pas forcément quand on a le nez dans le guidon mais lorsqu’on est en passe d’entrer dans une nouvelle phase de sa vie, on apprend à le savourer !

Je n’écris pas cet article pour me justifier de quoique ce soit. J’ai depuis longtemps laissé derrière moi tout doute quant à ma réorientation. Je suis ici pour vous faire part d’une expérience et aider ceux qui sont dans une situation similaire à la mienne, mal dans leurs études ou même dans leur job. N’écoutez pas (trop) les gens autour de vous. Vous êtes les seuls à savoir ce qui est bon pour vous. Les conseils sont utiles mais il faut tôt ou tard prendre et assumer ses propres décisions. Il faut se jeter à l’eau et ne pas regarder derrière soi !

J’ai tourné une page douloureuse de ma vie il y a cinq ans pour en débuter une nouvelle, bien plus heureuse.

Et vous, avez-vous vécu une situation similaire à la mienne ? Quelqu’un de votre entourage ? Racontez-moi votre propre expérience.

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20 Commentaires

  • Reply Saïda

    Je ne peux qu’applaudir ton courage, tu as pu faire ce qui te plaisait, tôt ou tard importe peu, ce qui importe c’est que tu as osé!
    Personnellement, j’ai fait un parcours assez atypique également, mon rêve de toujours était de devenir ingénieur, mais je n’ai eu malheureusement pas l’occasion de faire les classes prépas : J’ai fait alors un détour! Oui, un détour pour arriver là où je veux, la meilleure des routes n’est forcément pas la route directe … J’ai fait une licence en Maths et j’ai intégré l’école d’ingénieur de mes rêves, avec un an de retard, mais mieux vaut tard que jamais 😉
    Tout ça pour dire qu’il ne faut jamais faire attention aux « Ils ont dit », « Ils pensent », que faire de ce qu’ils disent ou ce qu’ils pensent, tant qu’on est satisfait de ce qu’on fait et de ce qu’on est 😉

    29 octobre 2015 at 10 h 56 min
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