J’aborde aujourd’hui un thème très différent de ceux déjà envisagés dans mes derniers articles. Le blog est ouvert depuis seulement quelques mois et j’avais envie qu’il ne se résume pas à des articles beautés. C’est donc l’occasion de vous parler d’un sujet qui me tient particulièrement à cœur et qui aidera peut-être certaines ou certains d’entre vous qui traversent actuellement une situation similaire à celles que j’ai vécu il y a quelques années.
J’ai 26 ans, 27 dans trois mois et je suis étudiante en Master 2 Histoire. A ce stade-là déjà, vous devez déjà entrevoir une partie du problème. Vous vous direz, à juste titre, que j’exagère, que je ne suis pas si vieille que ça! Je connais des personnes la cinquantaine passée, ayant décidé de retourner sur les bancs de la fac. Ceci dit, j’ai tellement souvent droit à des regards interrogatifs (moqueurs ?) ou à des questions insistantes, que je pense qu’il est important de pouvoir parler de ce sujet, librement et sans entrave. Les choix qu’on est amené à faire au cours de sa vie peuvent influencer considérablement un parcours, une trajectoire, influence pouvant parfois déborder le domaine concerné initialement par ce choix (les études par exemple). Mais pas de pression, aucun choix n’est irréversible ! D’autant que la vie est longue et qu’un travail épanouissant peuvent bien valoir 2, 3, 4, 5 années d’études supplémentaires (ou plus après tout, pourquoi pas ?).
A 18 ans, en 2006, j’ai obtenu un Bac S dans un lycée français au Maroc. Je me suis alors installée à Paris pour y poursuivre mes études. Je me suis retrouvée inscrite dans une école d’architecture publique. On ne m’y a pas forcé mais mon lycée et ma filière m’y ont poussé indirectement. Trop d’élitisme, trop de pression. Et à dix huit ans, on n’a pas forcément la passion, l’intuition et la lucidité qui imposent un choix d’orientation et derrière une vocation professionnelle comme une évidence. J’y ai passé quasiment quatre ans, malheureuse comme une pierre. Ce n’était absolument pas fait pour moi et les méthodes d’enseignement étaient vraiment difficiles à supporter. Elle se résumaient en un mot : humiliation. Je me suis réveillée un matin, je suis allée en cours et à midi, j’ai décidé de tout arrêter net. Rétrospectivement, je me dis que j’aurais dû arrêter bien plus tôt … mais il est parfois difficile de décider de tout abandonner et de tout reprendre à zéro. Parce que c’est un choix lourd de conséquences et parce qu’il faut le courage d’admettre avoir commis une erreur. Ce fut le choix le plus important mais également le plus judicieux de ma vie.
La société te pousse encore et toujours à garder le même cap et à ne pas dériver : quand on commence quelque chose, il faut le finir. Eh bien, non, non et non ! Beaucoup de gens se retrouvent coincés leur vie entière dans un job qu’ils détestent car ils n’ont pas osé, étant jeunes ou adultes accomplis, remettre en cause leurs choix. Forcément, quand on a la vingtaine, on a moins de responsabilités (en tous cas rarement celle d’avoir à nourrir une famille), bref, on ose plus. Pourtant, il n’est jamais trop tard pour emprunter la voie de la remise en question et tout recommencer à zéro.
Non, tout n’a pas été parfait, beaucoup d‘interrogations et de doutes m’ont traversé l’esprit. Après l’étape du choix, on passe à celle de l’acceptation. Au départ, on se dit qu’on a bêtement perdu 4 ans de sa vie. Mais au fil du temps, j’ai réalisé que ces 4 ans n’ont jamais été 4 ans perdus mais 4 ans qui m’ont permis de me construire et d’arriver mieux armée dans ma nouvelle voie universitaire, avec des connaissances et des aptitudes que je ne pensais pas avoir en moi. En avançant dans le temps, je me suis rapidement rendue compte qu’autour de moi, mes amis et connaissances de lycée finissaient leurs études et entraient dans le monde professionnel alors que je me débattais encore avec mes partiels de Licence 2. Mais j’ai appris à voir le bon côté des choses : j’ai la chance d’être encore dans une des phases les plus heureuses de la vie de bon nombre de gens. Les études, ce n’est pas si terrible. On ne le réalise pas forcément quand on a le nez dans le guidon mais lorsqu’on est en passe d’entrer dans une nouvelle phase de sa vie, on apprend à le savourer !
Je n’écris pas cet article pour me justifier de quoique ce soit. J’ai depuis longtemps laissé derrière moi tout doute quant à ma réorientation. Je suis ici pour vous faire part d’une expérience et aider ceux qui sont dans une situation similaire à la mienne, mal dans leurs études ou même dans leur job. N’écoutez pas (trop) les gens autour de vous. Vous êtes les seuls à savoir ce qui est bon pour vous. Les conseils sont utiles mais il faut tôt ou tard prendre et assumer ses propres décisions. Il faut se jeter à l’eau et ne pas regarder derrière soi !
J’ai tourné une page douloureuse de ma vie il y a cinq ans pour en débuter une nouvelle, bien plus heureuse.
Et vous, avez-vous vécu une situation similaire à la mienne ? Quelqu’un de votre entourage ? Racontez-moi votre propre expérience.


20 Commentaires
Bel article ! Moi j’aimerais changer de métier, mais les études me font peur car je n’en ai jamais fait, je suis impatiente (il me faut les choses tout de suite !) et puis financièrement, je ne peux pas.
25 février 2015 at 8 h 37 minMais tu as raison, quand on est trop malheureux dans une situation, il faut essayer de changer (oui c’est paradoxal puisque je ne le fais pas !)
Merci Djahann pour ton commentaire 🙂 Je comprends qu’il est parfois difficile de tout remettre en cause et de quitter son job car forcément l’aspect financier entre en jeu. Ton cas est d’autant plus ardu que tu n’as jamais fait d’études et que c’est tout de même quelque chose de très engageant. Peut-être devrais-tu réfléchir aux formations continues, qui te permettent de bosser en parallèle ? Certaines sont assez courtes et donc moins engageantes que de longues études.
26 février 2015 at 11 h 27 minC’est une décision bien courageuse. Il est important , lorsqu’on s’aperçoit que la voie qu’on a emprunté ne nous convient pas , de prendre le temps d’y réfléchir afin d’ envisager autres choses. Ce n’est jamais une décision facile mais ce qui compte c’est de faire ce qu’on aime . Bravo pour ce témoignage.
25 février 2015 at 8 h 51 minMerci beaucoup pour ton message. Il est vrai que ça n’a pas été une décision facile. Je me suis décidée sur un coup de tête mais au fond cela mûrissait dans ma tête depuis longtemps. Il me fallait juste sauter le pas ! Et tu as bien résumé les choses : faire ce qu’on aime. Et c’est l’essentiel 🙂
26 février 2015 at 10 h 32 minIl a dû te falloir beaucoup de courage pour changer de voix =)
25 février 2015 at 13 h 38 minJ’ai passé 7 ans à vendre du fromage en grande distri, je cherchais tout le temps ailleurs, mais personne me donnait ma chance.
Et puis un matin une amie m’a dit qu’elle quittait son boulot et qu’elle donnerait mon cv à son patron. SOn boulot : assistance commerciale, secrétaire, vendeuse, chargée des expéditions, … Bref, tout ce que je ne faisais pas dans un univers inconnu.
Les débuts on été difficile, j’ai bossé des journées et nuits entières pour tout apprendre ! Je ne regrette pas du tout d’avoir tenté le coup et je ne remercierais jamais assez mon patron de m’avoir donné cette chance =)
Merci pour ton témoignage. J’ai passé seulement 4 ans à faire des études qui ne me plaisaient pas et j’ai eu beaucoup de difficultés à m’en remettre donc je n’imagine pas tes 7 ans dans un job qui ne t’inspirait rien ! Je me retrouve beaucoup dans ton message, surtout quand tu écris « je cherchais tout le temps ailleurs » car j’étais exactement dans le même état d’esprit. Même si les débuts ont été difficile pour toi, tu as eu la chance de tomber sur des gens qui ont su te donner ta chance et te faire confiance. Et il a du te falloir beaucoup de courage pour t’engager dans un autre job auquel tu ne connaissais rien et en sachant qu’il te faudrait beaucoup de temps et de travail pour te former. 7 ans c’est long, certaines personnes n’auraient certainement pas eu le courage de se remettre en question après tant d’années à faire le même job et la routine qui l’accompagne. Il s’agit là d’un beau témoignage d’espoir pour toutes les personnes coincées dans un job qu’ils n’apprécient pas et qui n’osent pas sauter le pas. Bravo à toi 🙂
26 février 2015 at 10 h 39 mincoucou
tu as raison d’avoir changé si tu ne te sentais pas bien dans cette voie…la route est longue aujourd’hui , et c’est important de prendre la température économique et surtout de suivre son instinct…..
25 février 2015 at 14 h 05 mincombien de personnes sont obligées d’aller bosser chaque matin pour payer les factures, un job alimentaire…certains sont diplômés et ont du mal à trouver dans leur secteur d’activité, (ce qui pire) car contraint en ayant fait le choix et de se sacrifier souvent car en france et partout ailleurs les études coûtent chères….
et en france , nous avons un double langage politique, encourager les jeunes à poursuivre leur études en ne leur donnant pas les moyens financiers…..
je te tire mon chapeau car la société nous met dans des cases aujourd ‘hui , et si tu vires pour faire autre chose professionnellement ou dans les études, c’est souvent pris pour un caprice….
souvent on retrouve dans ce discours ,des gens qui sont planqués dans un boulot et qui eux se retrouveront peut-être un jour contraint de partir, pour un licenciement ou autre..il faut toujours se remettre en question et s’ écouter , c’est la voie de la liberté……qui donne un sens à ta vie, et non pas une contrainte…..
Encore un beau commentaire qui résume parfaitement bien ce que j’ai voulu exprimer à travers mon article ! Je me suis lancée dans des études d’histoire sans même penser aux débouchées. En architecture, on nous parlait beaucoup de jobs, de futur, du monde du travail et j’avais juste envie de faire quelque chose qui me plaisait. Aujourd’hui, j’ai pas mal de projets en tête. Mais il est vrai qu’il est vraiment difficile d’assumer financièrement des études longues ou une réorientation. A la sortie du lycée, on est aidé avec des bourses pour les personnes n’ayant pas les moyens et d’autres types d’aides mais arrivé à un certain âge, on a beaucoup plus de mal à trouver des financements. Il faut trouver un job, demander un prêt ou avoir des parents qui peuvent nous soutenir. La société a tendance à nous enfermer dans des cases et si on a le malheur de vouloir en sortir, on se fait taper sur les doigts (voire pire). Je venais d’un milieu très élitiste, d’un lycée très élitiste où le terme « fac » était presque tabou. J’ai heureusement eu la chance d’être soutenu par une famille formidable et malgré les regards moqueurs des gens plus éloignés, je me suis accrochée et 5 ans après, je valide bientôt mon master 2 et j’en suis très fière. C’est bien « la voie de la liberté qui donne un sens à la vie » comme tu le dis si bien.
26 février 2015 at 10 h 54 minIl faut beaucoup de courage pour changer de voie en cours de route c’est vrai ! Dans tous les cas l’orientation est vraiment difficile car faire des choix c’est renoncer… et à 18 ans je n’étais carrément pas assez mature pour savoir ce que je voulais faire !
Finalement je me suis laissée porter par le vent. J’ai obtenu mon bac S puis j’ai intégré un BTS alors que mon lycée très élitiste lui aussi nous poussait en prépa (non merci) pour choisir une autre école pour mon master et je finis web designer et très heureuse pour l’instant.
Mais le vent n’a pas fini de nous emmener ailleurs <3
25 février 2015 at 22 h 58 minTon parcours est vraiment passionnant. Le monde du web design m’a toujours fait rêver. Tu as dû ressentir les mêmes pressions que moi. Mes profs du lycée nous répétaient toute la journée « vous les futures prépa ». J’ai fait une école d’architecture, pensant que cela me permettrait de faire une formation un peu « différente » mais finalement cela n’était pas du tout à la hauteur de ce que j’imaginais. Finalement, je me suis retrouvée à la fac, à faire des études littéraires, au grand damne de mes anciens camarades du lycée qui étaient tous passés par une école de commerce ou d’ingénieurs. Et avec Quand Fanny, cela te permet aussi de valoriser ta formation à travers une passion, le blogging. Mais le vent peut nous mener ailleurs.. Mes futurs projets professionnels vont certainement me mener vers des choses inattendues. Mais il faut une part de risque dans la vie, sinon ce n’est pas marrant 🙂 Merci beaucoup pour ton commentaire !
26 février 2015 at 11 h 03 minJe viens de lire ton article et je me suis reconnue dedans. J’ai 31 ans depuis 1 mois, et je suis en pleine reconversion. J’ai mis plus de 9 ans pour enfin trouver ma voie, celle qui me rend enfin heureuse et qui me permet de pouvoir faire de vrais projets.
25 février 2015 at 23 h 29 minJ’ai longtemps vivoté dans mes études avant de trouver la bonne destination. J’ai commencé par faire 2 ans d’histoire, puis je me suis réorientée en histoire des arts et archéologie. J’ai fait ça jusqu’à mes 29 ans et je me suis rendu compte que le monde de la recherche n’était pas fait pour moi. Et là, j’ai eu comme un électrochoc, je n’étais pas heureuse et mon entourage subissait mon mal-être. Alors, j’ai pris le taureau par les cornes et je me suis orientée pour passer le concours de l’enseignement du premier degré. J’ai bossé comme une malade l’année dernière pour avoir le concours du premier coup et sans trop y croire, je l’ai eu. J’ai été mal classé, mais j’avais mon sésame pour un avenir meilleur. Aujourd’hui, je suis professeur des écoles stagiaires en maternelle et je passe en même temps le master 2 enseignements, c’est dur, mais je ne regrette pas mon choix. Aujourd’hui, je suis heureuse et sereine quand je vais travailler auprès de mes petits, ils m’épuisent, mais j’aime ce que je fais. Je suis affectée dans une zone qualifiée de dangereuse, mais j’ai l’impression d’être utile. Et si tout va bien, je serai titularisée pour la rentrée de septembre.
Encore un très beau parcours qui inspire le respect. Il est très difficile de se remettre en cause, surtout si comme toi on a déjà fait 9 ans d’études. 9 ans, c’est long ! Je sais très bien ce qu’est le monde de la recherche puisque je suis la tête dedans. Je ne me vois pas en faire mon métier mais je profite tout de même de tout ce que cela apporte à ma vie. Cela a vraiment transformé ma manière de concevoir le monde. Je connais également très bien le domaine de l’enseignement et des concours puisqu’un certain nombre de mes amis en licence d’histoire ont choisi cette voie. C’est beaucoup de travail, d’acharnement mais beaucoup de déceptions pour certains et de joie pour d’autres. J’imagine très bien ce que tu as ressentir. Je trouve tes mots vraiment inspirants : « heureuse et sereine », « un avenir meilleur », « utile ». C’est vraiment une belle preuve de courage mais aussi encore une fois la preuve qu’il n’est jamais trop tard pour se remettre en question. A 30 ans, tu vas pouvoir te réaliser dans un travail qui te plait et qui te passionne. Tes petits élèves seront, je pense, très heureux de t’avoir 🙂
26 février 2015 at 11 h 14 mintout d’abord félicitations!
ça me fait du bien de lire ça, simplement parce que bien que plus jeune (20 ans), je me retrouve à la fin d’une licence que j’ai choisie par « conformisme » et me rend compte que ces trois années ont étés un vrai supplice.
Désormais j’aimerai changer de voie, mais après la prise de conscience il faut se lancer et j’avoue flipper complet, puisque ça remet beaucoup de chose (et de temps) en question, et ainsi avoir de mal à le faire « accepter » par ma famille (bien qu’ils n’aient rien à dire officiellement, m’enfin du soutien sincère fait toujours du bien)
Alors merci de montrer que je ne suis pas la seule, et de me motiver ! <3
26 février 2015 at 2 h 44 minC’est vraiment pour des lectrices comme toi que j’ai écrit cet article. Des personnes dans une phase transitoire de leur vie et qui n’ose pas de se jeter à l’eau. Il n’y a pas d’âge pour changer de voie, que tu es 20, 30 ou même 60 ! Les choix faits par « conformisme » ne sont jamais les bons, on finit toujours par les remettre en cause. Comme je l’explique dans mon article, à 18 ans, on a pas forcément la maturité pour ne pas faire ce type de choix mais lorsqu’on acquiert cette maturité et que notre instinct nous dicte de tout envoyer valser et de recommencer ailleurs, il faut l’écouter. Il faut te faire confiance mais aussi faire confiance à ta famille, qui t’étonnera peut-être et t’apportera plus de soutien que tu ne l’imagines. Il faut avant tout leur présenter un projet, ce que tu as envie de faire. Leur soutien et avis est important mais ils ne doivent en aucun cas pas dicter tes choix. Prends le temps de réfléchir, de cibler les études que tu veux suivre (ou le job ?) et faire des recherches quant aux formations proposées et aux conditions d’accès. C’est ce que j’ai fait. Et jette-toi à l’eau. Tu ne le regretteras pas. Et si tu as besoin de conseils sachant que je suis déjà passée par là, n’hésite pas à me contacter plus « personnellement » (via la page contact). Je me ferai une joie de t’aider et te conseiller. Bon courage et n’oublie surtout pas : l’après sera bien plus heureux.
26 février 2015 at 11 h 23 minPersonnellement, j’ai 22 ans et à la rentrée prochaine, j’espères être prise à la fac d’Anglais de ma ville pour préparer une licence. J’ai fais des études dans le domaine de la vente, qui me plaise, mais j’aimerais vraiment améliorer mon anglais et pouvoir peut-être un jour travaillez en Angleterre :3
26 février 2015 at 13 h 37 minC’est un beau projet ! Je rêve de vivre quelque temps en Angleterre, c’est un pays top ! Tu pourras certainement mettre en avant tes deux formations pour trouver un job là-bas. Je trouve ça vraiment génial que tu prennes le temps de te former en anglais avant de partir. Cela t’ouvrira beaucoup de portes !
26 février 2015 at 19 h 16 minJ’espère que tu réussiras à aller au bout de tes rêves. Bon courage pour la suite et merci de ton commentaire 🙂
J’ai quelques années de plus que toi (36 ans) et après 10 ans d’expérience professionnelle, j’entame une reconversion pour embrasser la belle profession d’avocat puisque j’ai obtenu en décembre dernier le sésame pour intégrer l’école du barreau.
28 février 2015 at 18 h 41 minMais je navigue clairement à vue étant donnée que ,d’une part, j’entame une nouvelle carrière à 36 ans bien que restant dans le même secteur d’activité et, d’autre part, je vais à la fin de ma formation d’un an et demi changé de pays et m’installer dans les environs de Londres pour suivre mon époux (c’était pas prévu mais quelle opportunité !). Cela ajoute encore une réelle complexité à ma situation professionnelle, car si j’étais relativement certaine en France de trouver une place en cabinet , à Londres c’est différent s’agissant d’une profession réglementée qui n’est pas harmonisée au niveau européen. Bref je suis à la fois inquiète mais également très excitée, et si je n’obtiens pas à l’issue de ma formation exactement le poste que je souhaite, je serais très heureuse d’avoir été au bout de mon parcours de reconversion : j’ai appris des tas de choses. Par ailleurs reprendre des études avec un recul et de l’expérience professionnelle c’est le pied ; on voit les choses très différemment.
En synthèse, je te soutiens à 1000 % tu as tout à fait raison d’expérimenter de nouvelles voies en fonction de tes envies car si elles correspondent à une motivation profonde tu arriveras toujours à tes fins quelque soit le chemin emprunté.
Bises
Ton parcours est fort et courageux à la fois. J’imagine la difficulté de tout remettre en cause à 36 ans, après 10 ans de vie professionnelle. D’autant plus que tu te lances dans de nouvelles études et pas n’importe lesquelles ! S’ajoute un déménagement un Londres. Que de bouleversement en si peu de temps ! Ton sentiment d’excitation allié à de l’inquiétude est tout à fait normal mais je trouve ça génial de se lancer comme ça, sans se poser un milliard de questions. C’est une opportunité qui ne se représentera pas pour vous et l’expérience d’une vie d’expatriés est quelque chose de tellement enrichissant et porteur pour la suite qu’il faut prendre les choses comme elles viennent. Et puis Londres, quel bonheur d’y vivre ! Je te souhaite beaucoup de bonheur pour la suite et je croise les doigts pour toi pour l’école du barreau 🙂
2 mars 2015 at 16 h 47 minHello ! Ça fait longtemps j’étais pas venue sur ton site ^^
Ce genre d’article, c’est que de l’émotion. On a pu en discuter un peu l’année dernière. La reconversion, ça fait peur de premier abord pour tout le monde. L’éternelle question « si ça se trouve c’est pas fait pour moi et je me plante encore, puis ça sera des années de perdues, encore et toujours… » Mais le truc, c’est que tant qu’on a pas testé, on peut pas savoir, et ces questions vont tourner en boucle dans ta tête pour toujours. L’année dernière, j’ai bifurqué en M1 d’histoire après une licence d’histoire de l’art et archéologie. On peut penser que c’est la même chose, histoire, histoire de l’art… Bah non, y’a eu une différence, et je l’ai senti. C’est pour ça que je suis revenue en histoire de l’art. Mais je voulais la faire cette année en histoire dans un master spécialisée. Je l’avais repéré à l’époque depuis deux ans et depuis deux ans, ça me trottait dans la tête mais je me posais sans arrêt ces questions « mais c’est de l’histoire, j’vais galérer, j’ai pas eu une formation en histoire, mais d’un côté ça va aborder la région et l’époque qui me plait… mais ça se trouve j’me plante grave » bref, que des doutes qui peuvent paraître sans intérêt, mais quand t’es une étudiante paumée qui sait pas quoi faire de sa vie, ça prend une ampleur considérable. Puis finalement j’me suis lancée et même si au bout du compte je suis retournée en histoire de l’art, je ne regrette absolument pas cette année chez les historiens qui a été super enrichissante =) Puis si je ne l’avais pas fait, j’aurai toujours eu en tête « ça se trouve, j’ai raté l’occasion de ma vie et c’était ça le chemin que j’aurai dû suivre. » Maintenant que j’ai testé, je sais que non, mais j’aurai toujours vécu dans le doute si j’avais pas osé faire ce petit bifurquage (ça existe ce mot ? xD)
11 mars 2015 at 13 h 45 minPuis le regard des autres par rapport à l’âge, même si j’suis un chouia plus jeune que toi, je ne connais que trop bien. En fait c’est un mélange de l’âge et de mon choix de parcours. J’ai très souvent eu (et toujours) le droit à « Mais tu veux faire quoi comme métier sinon ? », « Oui histoire de l’art mais bon, y’a pas de débouchés hein… », « T’as la vingtaine passée et t’es encore dans les études ? Eh ben… » (le pire c’est quand c’est ta famille qui te dit ça avec un regard désabusé. C’est dur mine de rien au bout d’un moment). Le problème c’est que je suis quelqu’un qui marche au feeling. Je déteste prévoir des trucs pour mon avenir dans les trois mois à venir max. Quand j’ai choisi de faire ces études, je me suis pas posée la question des débouchés. Parce que j’ai voulu faire ce qu’il me plaisait, pardonnez-moi ô grand de ce monde d’avoir voulu choisir ma passion plutôt que la raison et d’entrer dans la rotation du « métro-boulot-dodo-donc-va-faire-des-études-de-droit-de-commerce-ou-d’éco » Comme si il y avait un chemin plus rassurant qu’un autre dans le monde d’aujourd’hui… De ce que je vois autour de moi, peu importe les études que tu fais, tu vas galérer, sisi.
Quoiqu’il en soit, il ne faut surtout pas avoir peur de la remise totale à zéro. Peu importe la filière que l’on veut faire et peu importe son âge. Choisir des études parce qu’on en a envie et pas parce qu’on doit le faire pour s’assurer un avenir et un chèque tous les mois, c’est s’assurer d’avoir envie de se lever tous les matins. D’avoir envie. Et pas de devoir se lever juste pour essayer de survivre dans la masse humaine. Les gens et leurs regards, qu’ils aillent se faire foutre (*ouh, langage offessant*), la société et son conformisme qui a déterminé que ce qui nous plaisait n’a aucune valeur ou qu’il est trop tard pour changer de voie, qu’elle aille aussi se faire foutre (*qu’elle est grossière celle-là*). A ce niveau-là, quand c’est la société et les gens qui en font partie qui nous fait nous sentir mal, c’est pas nous le problème, c’est la société qui craint. Pourquoi ça sera elle qui décide d’imposer sa limite d’âge aux études du genre « ah non, vous avez plus de 25 ans, c’est trop tard pour les études et les stages non rémunérés, va chercher un job ». Mais fuck quoi (*mais enfermez-là donc !*) Tant qu’on a pas testé, on peut pas savoir. Et si on veut pas être dans le doute imminent d’avoir raté sa vie, faut prendre des risques et tester. Peu importe ce que la société en dit, peu importe ce que les gens en pensent. Car après tout le plus important, c’est qu’on se sente bien. Pourquoi on aurait pas le droit de se sentir bien, hein =)